Les fermetures des classes à Paris se poursuivent de façon inquiétante en France et à Paris. Le rectorat* envisage de fermer cette année 125 postes dans les écoles maternelles/primaires et 128 postes dans les collèges/lycées dans la capitale.
Avec la projection d’une réduction de budget de 700 millions d’euros en 2024 et la suppression de 4600 postes dans toute la France, le gouvernement Macron continue de fragiliser notre école publique et laïque. Nous sommes contre la casse de l’école publique à Paris ! Un service d’éducation qui accueille sans distinction doit disposer des moyens nécessaires et, à la hauteur de notre république, pour que chaque enfant puisse bénéficier de l’accompagnement de qualité, notamment les plus fragiles.
Les inégalités sociales doivent cesser de se reproduire par le biais de nos écoles.
“La rentrée 2023 avait déjà vu la suppression de 155 postes d’enseignants dans le primaire, entraînant la fermeture nette d’une quantité de classes comparable, et de 182 postes dans les collèges et lycées. “Ces fermetures de classes dans les écoles ou les collèges représentent l’équivalent de la fermeture de 19 écoles primaires et trois collèges”, avait déploré le Conseil de Paris en juin”
(France info, 10/01/2024)
Pour la deuxième année consécutive donc, l’académie de Paris est sévèrement touchée par les suppressions de classes, particulièrement en éducation prioritaire. Ces fermetures auront des effets négatifs sur les conditions d’apprentissages des élèves avec des effectifs de classes plus importants.
“Des motions contre la mise en place des groupes de niveau et contre les DHG ont été envoyées au rectorat, des audiences sont également demandées au DASEN de Paris dans une académie toujours sans recteur, après la démission de Christophe Kerrero du 2 février.”
(dans “le café pédagogique” article de Djéhanne Gani, 5/03/24)
Des moyens et des perspectives pour l’Ecole publique à Paris !
Je demande, avec Marie-Christine Lemardeley, au Rectorat de Paris la suspension des fermetures des classes dans le 5e. Notamment l’école du 29, rue Mouffetard. (Une pétition tourne actuellement, vous pouvez la signer ici). Merci à Patrick Bloche de défendre cette ambition en CDEN**.
A cela s’ajoute, aujourd’hui à la mi-mars, le souhait de la ministre de la culture de faire fermer des écoles d’art…celle-ci les jugeant inefficaces et trop coûteuses. Cette idéologie néolibérale met en péril la diversité des filières proposées. Leurs économies doivent être équilibrées mais les écoles d’art n’ont pas vocation à être rentables, elles sont là pour transmettre un savoir et un savoir-faire. De plus, les écoles d’art privées n’ont cessé d’augmenter depuis plusieurs années. La déviation de l’argent et des moyens vers le privé met en porte-à-faux un peu plus l’école publique. Le saccage de l’éducation et de la culture à bel et bien commencé !
“Très mobilisées au printemps dernier, avec des écoles occupées, des examens chahutés et de nombreux happenings dans la rue, les écoles d’art sont-elles à nouveau se fédérer pour faire entendre leur spécificité ? Certaines Sont déjà mobilisées : l’école d’art de Tours est actuellement occupée par des étudiants qui dénoncent la montée (générale) des frais de scolarité, celle d’Angoulême se pose la question, de même que les Beaux-Arts de Lyon, où commencent à se propager les menaces bien réelles qui pèsent sur le pourtant très bon master en design graphique de l’école”
(Libération, 20/03/24)
Notes
*Le rectorat est la direction des services de l’éducation nationale à l’échelon de l’académie. Il met en œuvre dans l’académie la politique éducative définie au niveau national. Il a autorité sur le premier degré (écoles maternelles et élémentaires) et le second degré (collèges et lycées). Chancelier des Universités, le recteur est aussi chargé de l’harmonisation et du suivi des établissements d’enseignement supérieur.
**CDEN : Conseil Départemental de l’Education Nationale